Il y a presque 30 ans, les sprinteurs se faisaient rare au SO Calais athlétisme. Licencié au club de 1990 à 1994, Christophe Boulanger en faisait partie. Retour sur son parcours.

Christophe Boulanger, 45 ans, a commencé le sprint dans les années 90 au SO Calais Athlétisme. À l’époque, il y avait très peu de sprinteurs : « Je m’entrainais avec Jean-François Gahungu qui était un très bon coureur de 400m. Il y avait aussi mon frère, Xavier Boulanger, qui était lui aussi sprinteur sur 60m. Il tournait en 7’’03 et en 22’’50 sur 200m et avait un record de 10’’89 au 100 m. »

Passionné et travailleur, celui qui réside désormais à Bordeaux s’entraînait tous les jours : « J’étais un peu un acharné. J’étais vraiment un fou furieux. J’adorais les séances de 400 parce qu’on monte très très fort en lactique et j’aimais bien me pousser à bout. »

Le sprinteur calaisien a connu la piste en cendrée du stade du Souvenir jusqu’à ce qu’il parte au Creps. « On s’entraînait avec des pointes de 9 mm en plein été, la terre était dure comme du béton, ça claque c’est très traumatisant. L’hiver c’était l’inverse, c’était de la gadoue. C’est-à-dire qu’on avait 4 cm de terre rouge collées sous les chaussures. On n’avait pas de piste synthétique (celle-ci est apparue en 1997, ndlr).» Les Calaisiens avaient quand même accès à une salle de musculation que Pascal Barras, ancien entraîneur et président du club, avait aménagée.

« À l’époque c’était un petit club. Il n’y avait pas grand monde. Il y avait le groupe de Pascal avec Eliane Declerck qui court encore. J’ai vu ses performances. Elle était d’ailleurs présidente du SOC. » Une autre anecdote assez sympa lui est restée en tête. Pendant les entraînements, le petit chien de son entraîneur, Dominique Lavergne, faisait les départs en sprint avec eux : « Quand on travaillait avec le pistolet, elle se mettait en position et elle faisait les sprints avec nous. »

Un niveau national 3

Ses efforts sans relâche et les heures d’entraînement accumulées ont payé puisqu’il s’est rapidement démarqué sur le sprint : « J’ai fait des performances de niveau N3 sur 400m (50’’13) et 60m (7’’27) », évoque-t-il. Il garde également de bons souvenirs de sa première qualification aux championnats de France en 1994 à l’INSEP à Paris. Championnat qu’il n’a d’ailleurs pas couru sous les couleurs du SO Calais Athlétisme :  « Je suis parti à Saint-Omer puisqu’il n’y avait plus d’entraînements sprint spécifiques. »

Une carrière dans le sport

Par la suite, Christophe Boulanger a continué de s’entraîner aux côtés de Frédéric Sacco, entraîneur au CREPS de Wattignies et a également passé deux diplômes : l’un d’éducateur d’athlétisme et l’autre d’éducateur sport pour tous. Il a également eu la chance d’intégrer une section sportive militaire qui permettait de continuer de réaliser des performances tout en intégrant l’armée et a eu l’occasion, par la suite, d’être entraîné à Bordeaux par Philippe Leroux, demi-finaliste des championnats d’Europe 1974 sur 200m puis entraîneur du 4x100m féminin vainqueur des championnats du monde 2003 à Paris.

Habitant à Bordeaux depuis 1996 où il est actuellement coach sportif, Christophe Boulanger a également été entraîneur de sprint : quoi de mieux que de transmettre sa passion. Il y a deux ans, il avait même rechaussé les pointes afin de se préparer pour participer aux championnats de France master. « Mais les tendons d’achille n’ont pas tenu. J’en avais trop fait en étant jeune. »