En février 2001, Amélie Huyghes remportait son troisième titre national en un an, record de la ligue à la clé. Vingt ans plus tard, elle a rechaussé les pointes et attend avec impatience le retour des compétitions pour jauger son niveau.

Amélie a commencé le sprint par hasard en benjamine au SO Calais. Son entraîneur de l’époque, Franck Ansart, ne voulait pas qu’il y ait de concurrence entre les athlètes. Il faisait en sorte qu’ils aient chacun leur discipline : « Moi c’était le sprint », évoque Amélie. Franck Ansart a rapidement remarqué le potentiel d’Amélie : « Elle est arrivée avec d’énormes qualités physiques. Elle a tout de suite été devant, alors qu’elle n’avait pas d’entraînements. Elle était déjà très douée », avance le coach qui réside désormais en Artois.  


« J’ai toujours atteint le plus haut niveau qui m’était accessible, cite Amélie. Le sprint était mon point fort, 60 et 120 m à l’époque. Ce sont des disciplines qui ne se font plus actuellement donc je détiens encore les deux records de Ligue benjamins, également en minime sur 80 et 150 m. » Des records qui ont plus de 20 ans. Dès son premier championnat de France, elle a décroché une médaille. Cela ne s’est pas arrêté puisqu’elle a glané, au total, 7 titres nationaux. Elle a remporté également deux titres lors des Journées Olympiques de la Jeunesse Européenne en cadette (100 m et 4 x 100 m) puis obtenu la 3ème place sur 100m et la 2ème place sur le relais 4 x 100m en 2001 aux championnats d’Europe juniors à Grosseto (Italie). 

Son entraîneur, Franck Ansart, a été présent pendant une bonne partie de sa jeune carrière d’athlète. Il l’a suivie et épaulée lors de nombreuses compétitions  : « Ce sont de sacrés souvenirs ! À mon sens le sommet a été quand elle est revenue avec deux médailles du championnat d’Europe. J’étais un entraîneur de club qui formait des jeunes et je me suis retrouvé à encadrer une fille qui est arrivée à ce niveau-là. C’était une finalité et une fierté ! »

Amélie s’entraînait 6 fois par semaine. Ses efforts ont été récompensés puisqu’elle a fini par atteindre les 7”44 sur 60 m, en 2001 à l’INSEP. Elle travaillait sans relâche malgré le peu d’infrastructures qu’il y avait  alors au stade du Souvenir : une vraie guerrière ! « En compétition, on regardait Amélie. Elle marquait les esprits », témoigne Franck Ansart. C’était une battante à tel point que les regards étaient rivés sur elle ! Malheureusement, elle a dû arrêter suite à une grosse blessure (double hernie discale). « C’était très compliqué. J’ai été douloureuse du dos pendant plus de 5 ans », évoque Amélie. Actuellement, elle n’a plus de douleurs : « Ça ne me gêne plus pour mes entraînements actuels. Par contre, je dois garder une masse musculaire dans le dos : je dois faire beaucoup de gainage. Quand je ne fais pas de gainage pendant plus d’une semaine, je le sens tout de suite. »

Une athlète du club qui lui a donné envie de rechausser les baskets

C’est Éliane Piret, qui a accumulé titres et records de France masters ces dernières années, qui lui a donné l’envie de reprendre l’athlétisme : « Ses résultats m’ont mis la puce à l’oreille. Elle m’a fait comprendre qu’il était possible de reprendre après une longue pause. Ma fille cadette m’a également motivée quand elle a commencé en poussine. » Revenir au stade, voir tous les athlètes s’entraîner .. lui ont rappelé pas mal de souvenirs.

Elle a décidé de retourner à son club d’origine pour un côté pratique. « J’avais également envie de voir comment le club s’était développé. J’ai quitté un club dans lequel on était 50/60 licenciés toutes catégories confondues. C’est pratiquement multiplié par 8 ou 9 actuellement. »

Des objectifs à long terme

Amélie est très satisfaite de son retour au SO Calais Athlétisme et de son nouvel entraîneur,  Mrakodo Makifou : « Maki a une méthode d’entraînement qui me convient très bien. C’était le type d’entrainement que je faisais à l’occasion pendant des stages nationaux et je m’éclatais. C’est extrêmement intense et court. » « Elle a retrouvé le même niveau de quand elle était jeune ! » indique pour sa part Makifou, son entraîneur. 

Pour l’instant, Amélie ne souhaite qu’une chose : reprendre la compétition !  Elle va participer, dans un premier temps, à la compétition interne organisée par le SO Calais athlétisme le dimanche 28 février : « Le but est d’avoir des temps de référence et de me remettre dedans, cité Amélie. Concernant le 100m, j’aimerais être le plus proche possible des 12 secondes. Passer en dessous ça serait génial. Sur le 60m, je peux me rapprocher de mes anciens temps. »  

Par la suite, elle souhaiterait obtenir une médaille nationale dans chaque catégorie de master : « Cette année ça risque finalement d’être compliqué à cause de la situation actuelle. Il ne me reste qu’une possibilité en extérieur cette année et une autre en indoor l’année prochaine. »  

Amélie est ambitieuse : « À long terme, j’aimerais retoucher à l’international. Au vu des chronos, ça me parait accessible » . En effet, il est difficile pour elle de n’avoir que de petits objectifs au vu de son ancien parcours et de ses titres internationaux ! Son entraîneur,  Mrakodo Makifou, ne se fait aucun souci pour Amélie : « C’est une athlète très autonome et déterminée. Elle sait où elle veut aller ! On a comparé les chronos qui se faisaient aux Championnats d’Europe masters à ceux qu’elle fait à l’entraînement. Elle est largement capable de déjà faire un podium. » Ses résultats sont donc très prometteurs et laissent à penser qu’on entendra parler d’Amélie Huyghes pendant un bon moment !